Roch Hachana / Rosh Hashana
Roch Hachana, est la célébration marquant le Nouvel An du calendrier hébraïque, c'est-à-dire l'année civile juive débutant le 1er Tichri, de la même façon que le 1er janvier marque la nouvelle année du calendrier grégorien.
Roch Hachana | |
---|---|
Une pomme, fruit habituellement trempé dans le miel pour symboliser la douceur espérée au cours de l'année à venir | |
|
|
Nom officiel | Hébreu : ??? ???? |
Autre nom | Nouvel An juif |
Observé par | le judaïsme (rabbinique, pas le karaïsme) |
Type | Fête religieuse |
Signification | Nouvel An de l'année civile juive, selon le calendrier hébraïque. Commémore, selon certains la Création du monde, selon d'autres celle de l'Adam Commémore aussi l'apparition d'Isaac et son quasi-sacrifice. Début des dix jours de pénitence s'achevant à Yom Kippour. |
Commence | le premier jour de Tichri |
Finit | le deuxième jour de Tichri |
Date 2008 | coucher de soleil, 29 septembre – coucher de soleil, 1er octobre |
Date 2009 | coucher de soleil, 18 septembre – coucher de soleil, 20 septembre |
Date 2010 | coucher de soleil, 8 septembre – coucher de soleil, 10 septembre |
Observances | Prière à la synagogue, chofar. Repas de fête avec des'hallot rondes et des pommes trempées dans le miel. Tête de poisson, grenades. Nouveaux fruits la seconde nuit. |
Lié à | Yom Kippour, qui le suit. |
- Cet article traite de la fête juive de Roch Hachana. Pour le traité talmudique s'y rapportant, voir Roch Hachana (traité).
Roch Hachana (hébreu : ??? ????, littéralement «tête de l'année»), est la célébration marquant le Nouvel An du calendrier hébraïque, c'est-à-dire l'année civile juive débutant le 1er Tichri, de la même façon que le 1er janvier marque la nouvelle année du calendrier grégorien.
Roch Hachana fixe la nouvelle année pour les gens, les animaux et les contrats légaux. La Michna distingue aussi ce jour pour le calcul des années ordinaires, des années sabbatiques et des années de Jubilé.
Autres noms de la fête
- Yom Terou'a : Jour de la Sonnerie (du chofar) -- c'est ainsi que la Torah (Lévitique 23 :24 et Nombres 29 :1) fait référence à ce qu'elle nomme le «1er jour du septième mois», l'année biblique commençant le 1er Nissan.
La sonnerie du chofar reste aujourd'hui toujours la tradition la plus caractéristique de Roch Hachana.
- Yom HaDin : le Jour du Jugement, fixant, de manière non définitive, le destin de toute personne pour l'année à venir. La tradition rabbinique et la liturgie de la fête elle-même appuient sur cet aspect : certains midrachim (récits allégoriques) décrivent Dieu siégeant sur Son trône, alors que les livres contenant les actes de toute l'humanité sont ouverts pour «révision», et que chacun passe devant Lui pour évaluation de ses actes.
Cette fête est le premier des 10 jours de pénitence (fréquemment nommés Yamim Noraïm héb. «Jours redoutables», quoique plusieurs définitions en existent), les jours les plus solennels de l'année juive, s'achevant à Yom Kippour; les Yamim Noraïm sont précédés par le mois d'Eloul, durant lequel chaque Juif est supposé commencer un processus d'introspection et de repentance, ce procédé culminant lors des Jours Redoutables.
- Yom HaZikaron : le Jour de la Remémoration (d'après l'une des lectures envisageables de Lévitique 23 :24), remémoration de la Terou'a, c'est-à-dire (interprétation rabbinique) de l'épisode dit de la Ligature d'Isaac, où la terou'a d'un chofar retentit pour la première fois. On commémore aussi les disparus, mais aussi la Création du Monde, ou de l'Adam (il y a controverse à ce sujet).
Origines de la fête
Dans la Torah
- Le septième mois, le premier jour du mois, vous aurez une sainte convocation : vous ne ferez aucune œuvre servile. Il sera pour vous Jour de la Terou'a. (Livre des Nombres 29 :1)
- L'Éternel parla à Moïse, et dit : Parle aux enfants d'Israël, et dis : Le septième mois, le premier jour du mois, vous aurez un jour de repos, rappelé par/en souvenir de la Terou'a[1], une sainte convocation. Vous ne ferez aucune œuvre servile, et vous offrirez à l'Éternel des sacrifices consumés par le feu. (Lévitique 23 :23-25)
La Bible est claire sur ce point, la sanctification de la néoménie (ce mois sera pour vous le premier des mois etc. ) sert à désigner le mois de l'Aviv (mois de l'orge, par conséquent printemps) au cours duquel, hormis l'évènement fondateur d'un peuple, commence la moisson de l'orge. Par contraste, le mois de Tishri (d'origine akkadienne tašrītu «Commencement», de šurrû «commencer») marque le début de l'automne et la fin des moissons, en clair, le début de l'année agricole, c'est-à-dire économique, commune à la totalité des peuples du Moyen Orient.
Les grands festivals étaient eux aussi réglés sur les saisons : l'Aviv sur la moisson de l'orge, le festival des récoltes sept semaines plus tard, fête de la récolte à la fin de l'année (voir Exode 23 :14-17; Deutéronome 16 :1-16).
Il semble par conséquent vraisemblable que la nouvelle année (agricole) était célébrée depuis les temps anciens d'une façon spécifique. C'est peut-être en ce sens qu'on peut comprendre Ezéchiel 40 :1[2]. S'il devait s'agir du 10 Tishri, c'est en ce jour que serait proclamé le début de l'année du Jubilé au son du chofar (Lévitique 25 :9).
Selon la traduction de la Septante sur Ez. 45 :20, des sacrifices spéciaux devaient être offerts le premier jour du septième mois comme le premier mois. De plus, il s'agissait d'une sainte convocation, où on ne faisait aucune œuvre servile (Lévitique 23 :23-25, Nombres 29 :1).
Si ces hypothèses sont avérées, ce jour n'était pas expressément nommé «jour du nouvel an», mais il était reconnu ainsi par les Juifs, et ce depuis une période particulièrement ancienne.
Dans la Torah Orale
- Il y a quatre débuts d'année : le premier du mois de Nissan [est] le nouvel an pour les Rois et les festivals. Le premier du mois d'Eloul [est] le nouvel an pour la dîme sur le bétail; Rabbi Eleazar et Rabbi Shimon disent [que le nouvel an pour cela est] le premier Tishri. Le premier du mois de Tishri [est] début de l'année pour les années, les années de chemitta et les années de Jubilé, pour la plantation et les légumes. Le premier du mois de Shevat [est] le nouvel an pour les arbres, selon les propos de l'école de Shammaï; l'école de Hillel dit le quinzième de ce mois -- Mishna R"H 1 :1
- Le monde est jugé sur quatre sujets : à Pessa'h pour ce que produira le sol; à Atzeret sur les fruits des arbres; à Roch Hachana, tous ceux qui vont dans le monde devant Lui comme en troupeau, ainsi qu'il est dit[3] :«Il a constitué leurs cœurs à tous, et connaît tous leurs actes»; ainsi qu'à la Fête (des Cabanes) sur l'eau (les précipitations annuelles) -- Mishna R"H 1 :2
- Tous sont jugés à Roch Hachana, et les décrets de leurs jugements sont signés au Yom HaKippourim, paroles de Rabbi Méir.
Rabbi Yehouda dit au nom de Rabbi Akiva :Tous sont jugés à Roch Hachana, et le décrets du jugement de chacun est signé en son temps, à Pessa'h pour ce que produira le sol, à Atzeret sur les fruits des arbres ainsi qu'à la Fête (des Cabanes) sur l'eau. -- Tossefta sur ce chapitre
Selon la tradition rabbinique, c'est aussi à Roch Hachana qu'une création a eu lieu, soit celle du monde (selon l'interprétation du verset Deut. 11 :12[4]), qui se serait achevée le 7 Tishri, soit celle de l'homme, et la Création aurait débuté le 25 Eloul.
L'observance du 1er Tishri est basée sur la mention de zikaron (Lévitique 23 :24) et la référence d'Ezra à ce jour comme «saint au Seigneur» (Néhémie 8 :9), mais aussi sur Psaumes 81 :5[5], où mishpat est compris dans le sens de «jugement». Ces idées inspireront jusqu'à Philon qui, dans son traité sur les festivals, nomme le Jour du Nouvel An «festival de la lune sacré, fête des Trompettes» qu'on fait sonner «pour remémorer le don de la Loi, et les bienfaits de Dieu à l'humanité généralement» (De Septennario, § 22).
Le soleil se trouvant à Tishri dans le signe de la Balance, certains pensent que ce dernier indiquerait les plateaux sur lesquels les actes sont jugés.
Date de la fête
Roch Hachana couvre les deux premiers jours du mois hébraïque de Tishri, même en Israël où la majorité des célébrations ne durent qu'un jour.
Le second jour est néanmoins une addition ultérieure, assez tardive (au temps de Rabbi Yohanan ben Zakkaï, on ne fêtait qu'un jour; il semblerait que cela ait toujours été le cas à Jérusalem au XIIIe siècle EC) et ne trouve pas sa source dans la lecture littérale du commandement biblique, qui dit que la convocation sainte ne porte que sur le premier jour.
Les deux jours de Roch Hachana sont reconnus «Yoma arikhta» (Araméen : «un long jour»). Le Zohar, une œuvre médiévale de Kabbale, insiste sur l'observance universelle des deux jours, enseignant que les deux passages du Livre de Job (1 :6 et 2 :1), «quand les fils de Dieu vinrent se présenter devant le Seigneur», se réfèrent aux premier et second jour de Roch Hachana, observés par le Tribunal Céleste devant le Tout-puissant (Zohar, Pin'has, p. 231a).
Les Juifs orthodoxes et traditionalistes observent deux jours. La raison invoquée est qu'jadis, la fixation du début d'un nouveau mois dépendait de la déposition de deux témoins affirmant avoir vu la nouvelle lune (d'où le terme de néoménie pour caractériser le début des mois hébraïques) En Diaspora, il y avait un doute quant au moment d'arrivée des témoins. il fut décidé vers la fin du Moyen Âge qu'il en serait de même en terre d'Israël pour lever tout doute.
Les Juifs adhérant aux mouvements réformé ou reconstructionniste observent un jour ou deux selon le choix de chacun.
Les Karaïtes, Juifs «scripturalistes» ne suivant pas la Loi orale, célèbrent la nouvelle année le 1er Nissan, à l'Aviv, et ne reconnaissent pas ce statut à Roch Hachana. Ils observent cependant le Yom Terou'a, c'est-à-dire la prescription de sonner du chofar le 1er du mois d'«Ethanim», à une date différente du 1er Tichri, leur calendrier ne suivant pas non plus le calendrier juif, d'institution rabbinique et non biblique.
Roch Hachana se tient 162 jours après le premier jour de Pessa'h. Le calendrier hébraïque étant basé sur un cycle luni-solaire, son échéance dans le calendrier grégorien est variable. Cependant, elle ne peut jamais tomber avant le 5 septembre, comme ce fut le cas en 1899 et le sera en 2013 (après l'an 2089 du calendrier grégorien, les différences entre ce dernier et le calendrier hébraïque obligeront Roch Hachana à ne pas pouvoir tomber plus tôt que le 6 septembre), ni après le 5 octobre, comme ce fut le cas en 1967 et le sera de nouveau en 2043.
Le calendrier hébraïque est constitué de telle sorte que le premier jour de Roch Hachana ne peut tomber un mercredi, vendredi ou dimanche; un moyen mnémotechnique assez populaire est «lo be-adou rosh» («Roch [Hachanah] n'est pas en adou»), où a-d-ou a la valeur numérique 1-4-6 (correspondant à la numérotation de jours dans la semaine juive, dont dimanche est , au sens large, le premier jour).
Caractère de Roch Hachana
Roch Hachana est simultanément l'un des jours joyeux et les plus solennels du calendrier juif. Diverses explications sont proposées, et toutes sont acceptées comme justes. Parmi les deux raisons les plus connues :
- le jour de la proclamation de la royauté de Dieu sur le monde
- le jour du jugement
Le jour de la proclamation de la royauté de Dieu sur le monde
Roch Hachana est reconnue comme un jour où les créatures du monde reconnaissent Dieu pour Roi. Ceci représente l'une des explications pour la joie du jour tout autant que la sonnerie du chofar, qui revêtent alors un caractère royal, le hofar annonçant la venue du Roi. C'est pourquoi il convient de revêtir de beaux habits. La source de la terou'ah serait quant à elle la suivante (Talmud de Babylone, Traité R"H 16a) : Rabbi Yehouda a dit au nom de Rabbi Akiva : le Saint, béni soit-Il, a dit :'Dites devant Moi à Roch Hachana : des glorifications (malkhiot), des remémorances (zikhronot) et des «chofrot». Des malkhiot - pour que vous Me fassiez régner sur vous (kedei shetamlikhouni'aleikhem) ; des zikhronot - pour que monte devant Moi le souvenir de vous en bien; et comment [effectuer des malkhiot et des zikhronot] ? Au moyen du chofar.
Et mais aussi l'explique le Rav Saadia Gaon, mentionnant l'une des traditions citées dans le Talmud selon laquelle Roch Hachana est le jour où le monde a été créé (la seconde tradition est que le monde a été créé en Nissan) : Comme ce jour [marque]le début de la Création, car c'est en ce jour que le Saint, béni soit-Il a créé le monde et a régné sur lui, on réalise des intronisations au début de leurs règnes, quand nous sonnons du «chofar».
Dans la liturgie de Roch Hachana elle-même, on insiste sur le règne de Dieu sur le monde : «Et puisses-Tu rapidement régner, Toi Hashem, notre Dieu, sans partage sur Tes créations, le lieu de Ta résidence sur le mont Sion, et en Jérusalem, ville de Ta sanctification, ...», ou encore «Notre Dieu et Dieu e nos pères, règne sur le monde entier dans Ta gloire, et présides au monde dans Ta chèreté, et révèle dans la gloire ta puissance sur l'ensemble des créatures terrestres, et il sera connu à toute œuvre que Tu l'as œuvrée, et toute créature comprendra que Tu es son créateur, et chacun dira en son âme, Hachem est Dieu d'Israël, Roi, et Son règne surpasse tout [autre] règne.»
Le jour du jugement
Roch Hachana est spécifiquement caractérisée comme étant le jour du jugement pour la totalité des créations du monde, ou, ainsi qu'il est rédigé dans la prière du Moussaf : «Aujourd'hui est l'anniversaire de la création du monde, actuellement se tiendra en jugement l'ensemble des créatures des mondes, ceux-là comme des fils, ceux-là comme des esclaves».
Selon le Talmud de Babylone, trois livres sont ouverts à Roch Hachana : un pour les complètement justes, un pour les complètement méchants, et un pour les [cas] intermédiaires. Les justes sont aussitôt inscrits et consignés pour la vie, les méchants pour la mort, les intermédiaires sont en suspens, de Rosh hHashana au Yom HaKippourim. S'ils ont mérité, ils sont inscrits pour la vie, s'ils n'ont pas mérité, ils sont inscrits pour la mort. -- Traité R"H 16b
Cependant, ainsi qu'il est rédigé dans le livre d'Ezra, Roch Hachana est un jour de joie. La tradition n'y voit cependant aucun paradoxe : mais aussi le dit le Talmud de Jérusalem : quelle nation est comme cette nation-là ? Tandis qu'généralement, quand on sait qu'on va passer en jugement, on se revêt de noir, on s'enveloppe de noir, et on se laisse pousser la barbe, car il ne connaît pas l'issue de son jugement. Mais Israël n'est pas ainsi, ils s'habillent de blanc, s'enveloppent de blanc, rasent leur barbe, mangent, boivent et se réjouissent, car ils savent que le Saint, béni soit Il leur fait des miracles. -- Traité R"H 1
C'est pourquoi, quoiqu'on se souhaite, comme dans l'ensemble des cultures une bonne année, le message est autrement plus profond : «Soyez inscrits pour une année douce et sucrée», en d'autres termes, «j'espère que vous n'aurez pas une mauvaise année».
Prononcée avec sincérité, en particulier envers une personne avec laquelle on n'est pas en bons termes, cette prière est une preuve de Tsedaqa (puisqu'on ne lui souhaite pas ce qu'on ne voudrait pas se voir souhaiter à soi) et de repentance (puisqu'on fait un pas vers lui, on admet nécessairement sa part de torts dans le différend qui l'oppose à soi).
Traditions et coutumes
- Rupture des vœux (hatarat nedarim) : la Torah, qui n'engage pas spécifiquement aux vœux (selon le Talmud, si le naziréen doit apporter un vœu, c'est qu'il a péché contre sa propre âme), oblige par contre la personne qui les profère à les respecter : Si tu fais un vœu à l`Éternel, ton Dieu, tu ne tarderas point à l`accomplir : car l`Éternel, ton Dieu, t'en demanderait compte, et tu te chargerais d`un péché. Si tu t`abstiens de faire un vœu, tu ne commettras pas un péché. Mais tu observeras et tu accompliras ce qui sortira de tes lèvres, donc les vœux que tu feras volontairement à l`Éternel, ton Dieu, et que ta bouche aura prononcés. (Deutéronome 23 :21-23).
L'une des méthodes pour contourner les vœux inreconnus ou intenables, est de le soumettre à un Sage, qui trouvera dans le vœu une faille, un fait précis qui, s'il avait été connu de la personne au moment de son vœu, l'aurait empêché de le proférer.
L'exemple le plus connu est celui de Kalba Savua qui, 24 ans après avoir fait vœu de ne plus revoir sa fille tant qu'elle était mariée au paysan inculte qu'il avait employé, s'en voit délivré en admettant qu'il n'aurait jamais prononcé ces paroles, eût-il soupçonné que le paysan inculte pût devenir instruit (l'ironie de ce récit est que le paysan et l'érudit ne font qu'un)
- Prières : à Roch Hachana, on multiplie les prières. Celles-ci sont regroupées dans un ouvrage de prières spécifique à Roch Hachana, le Mahzor leRoch Hachana. Les prières de Cha'harit et Moussaf, surtout, contiennent de nombreuses prières et piyyoutim (poésies liturgiques), que le hazzan (chantre) chante en y mettant toute son énergie et tout son talent. Les piyyoutim sont propres à chaque communauté, mais aussi leurs airs. L'accent est spécifiquement mis sur la majesté de Dieu, et sur la crainte du Jugement.
Un piyyout spécifiquement connu, en particulier dans les congrégations ashkénazes, est le Ounetanè Toqef, composé par le Rav Amnon de Mayence, tandis que, mutilé par l'archiduc outré par son refus de la conversion, il était sur le point de mourir.
La 'Amida de l'office de Moussaf contient elle aussi des messages forts sur la Royauté de Dieu, à travers les générations, le Rappel d'Israël devant Lui, et la révélation de Sa Présence à l'assemblée lors de la sonnerie du chofar'.
- Lecture de la Torah : les Juifs ashkénazes ont pour minhag (coutume) de lire la Torah d'un air spécifique, en tremblant; ce minhag n'existe pas chez les Juifs sépharades.
Le premier jour de la fête, on lit les histoires de Hagar et Ismaël (parashiot Lekh Lekha et Vayera), qu'un ange de Dieu sauve de la mort par assoiffement.
Le second jour de fête, on lit le passage de la Ligature d'Isaac. Le souvenir de cet épisode est aussi plusieurs fois mentionné dans la pière, comme exemple d'expérience dont on demande à Dieu de Se souvenir, dans l'Espoir de susciter Sa miséricorde.
- La sonnerie du chofar : elle a lieu avant l'office de Moussaf, et au cours de ce dernier.
Il existe plusieurs sons connus,- la teqi'ah (héb. ?????, sonnerie) : une sonnerie longue et ininterrompue,
- les shbarim (héb. ?????, brisés), aussi nommés gueni'hot dans le Talmud : une série de trois petits sons brefs.
- la terou'a (héb. ?????, clameur), aussi nommée yalelot dans le Talmud : une série de neuf sonneries rapides.
- Il faut, selon les Sages, entendre 100 sonneries pour s'acquitter de la prescription, quoique la Mishna (T. B R"H 33b) n'en prescrive que chaloch chel chaloch chaloch, c'est-à-dire 3 sonneries pour les malkiyot (cf. supra), 3 pour les zikhronot et 3 pour les chofrot, 9 en tout; le nombre de sonneries minimum a été porté à 30. Quand une personne est dans l'incapacité (physique) de se rendre à la synagogue, et qu'on sonne pour elle du chofar, on se contentera de ces 30 sonneries; le nombre de 100 sonneries date de l'époque des Gueonim, selon un midrash qui raconte que la mère de Sisra, général canaanéen ennemi d'Israël tué à la guerre par Yaël a pleuré cent fois la mort de son fils (Juges, 5, 28). Ces 100 sonneries sont effectuées selon un rite bien précis[6].
- On ne peut sonner du chofar à chabbat, de peur qu'on ne déplace le chofar dans un lieu sans érouv, ce qui formerait une désécration du chabbat.
- L'objectif du chofar est d'éveiller les consciences, de bouleverser les cœurs à l'approche du jugement ( (Maïmonide, Yad, Hilkhot Teshouva 3 :4), et par-là même de perturber le satan.
- Avant de sonner du chofar, les communautés sépharades ont pour habitude de chanter le piyyout «'Et sha'arei ratzon lehipatèa'h», composé par Yehouda Schmouel ibn'Abasch et relatant la ligature d'Isaac.
- Le repas de fête (voir la section ci-dessous) est riche en mets symbolisant des occurrences bien définies, suivant les prescriptions du Shoulhan Aroukh. A titre d'exemple, on mange des pommes trempées dans le miel pour que l'âme se réjouisse de la douceur préfigurée de l'année à venir, une tête de poisson afin d'«être à la tête et non à la queue», ou une betterave pour que les ennemis déguerpissent (jeu de mot sur la betterave, ??? seleq en hébreu, et déguerpir, ??????? lehistaleq dans le même idiome), etc.
Lors de la bénédiction sur le pain, on le trempe dans le miel ou le sucre au lieu du sel.
- Tashlikh : le premier jour de Roch Hachana (ou le second jour, si le premier tombe à chabbat, selon le minhag ashkénaze), on se rend l'après-midi devant un point d'eau courante (la mer, un fleuve, etc. ) et on y dit la prière de tachlikh, qui est une demande de renvoyer les transgressions commises par soi «au fond de la mer».
Dans les lieux où on ne trouvait pas de point d'eau, on avait pour coutume de monter dans un lieu élevé d'où on pouvait en apercevoir. Il est habituel de secouer les coins des vêtements, comme symbole de la volonté de se débarrasser des fautes.
- Les dernières années, il s'est développé une coutume parmi les 'Hassidim, essentiellement du mouvement Breslav, de se recueillir à Ouman près de la tombe de Nahman de Bratslav.
Les repas de fête
Il est de coutume de confectionner des repas de fête, pour susciter la réjouissance lors de Roch Hachana. Or, il n'y a, selon les Sages d'Israël, «pas de réjouissance sans viande et sans vin», et il est rédigé dans le Livre de Néhémie : «Allez manger des huiles et buvez des douceurs». Parmi les plats hautement caractéristiques de Roch Hachana,
- du miel : il est de coutume de tremper une pomme (et/ou un bout de'halla douce) dans du miel et de faire la prière
??? ???? ?????? ????? ??? ???? ??????
Qu'il soit selon Ta volonté de renouveler sur nous une bonne et douce année. - des pommes, fruit d'automne rond et «sans bouche», symbolisant le cycle annuel.
- des'hallot de diverses formes, en particulier de forme ronde (pour la raison évoquée ci-dessus), quelquefois en forme d'échelles, en souhaitant que les prières de ces deux jours montent directement au ciel.
- des poissons, symboles de leur propension à fructifier et multiplier. Il est aussi de coutume de manger la tête des poissons, afin d'être «à la tête et non à la queue» (???? ??? ????).
- des grenades, qui possèdent selon la tradition juive 613 graines, comme le nombre de mitzvot. Cette symbolique a été assez puissante pour que les Juifs résidant en des pays dans lesquels les grenades ne poussaient pas, s'en soient procuré, fréquemment à grands frais.
- des confitures : dans les communuatés orientales, il est de coutume de goûter des confitures de fruits variés, pour la douceur de la confiture, et des qualités bénéfiques supposément inhérentes à chaque fruit.
Notes et références
Notes
- ↑ Selon la lecture qu'on fait de ?????? ?????, zikaron terou'a
- ↑ Ez. 40 :1 : La vingt-cinquième année de notre captivité, au commencement de l'année, le dixième jour du mois, quatorze ans après la ruine de la ville, en ce même jour, la main de l'Éternel fut sur moi, et il me transporta dans le pays d'Israël.
Il n'est néanmoins pas certain que le terme Roch Hashana fasse référence au jour de Roch Hashana tel que nous le comprenons aujourd'hui. - ↑ Psaumes 33 :15
- ↑ «c'est un pays dont l'Éternel, ton Dieu, prend soin, et sur lequel l'Éternel, ton Dieu, a continuellement les yeux, du commencement à la fin de l'année».
- ↑ Car c'est une loi pour Israël, une ordonnance (mishpat) du Dieu de Jacob.
- ↑ responsa 33566 & 33574 du site cheela. org
Recherche sur Google Images : |
"Aperçu de votre carte" L'image ci-contre est extraite du site dromadaire.com Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur. Voir l'image en taille réelle (340 x 306 - 21 ko - jpg)Refaire la recherche sur Google Images |
Recherche sur Amazone (livres) : |
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 08/11/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.