Surconsommation
La surconsommation sert à désigner un niveau de consommation localisé au-dessus de celui des besoins normaux ou d'une consommation moyenne.
La surconsommation sert à désigner un niveau de consommation localisé au-dessus de celui des besoins normaux ou d'une consommation moyenne[1]. Au delà d'un certain seuil, la surconsommation est un facteur de surexploitation de ressources naturelles, pas, peu, difficilement, dangereusement ou lentement renouvelables. Lorsque une de ces ressources épuisée ne peut plus être remplacée par une autre, des besoins vitaux peuvent ne plus pouvoir être assurés.
Cette notion a surtout induit celle de dette écologique et d'effets différés dans l'espace (déséquilibres nord-sud ou est-ouest ) et dans le temps (à l'égard des générations futures)
Certains courants de pensée, surtout écologistes et tiers mondistes puis altermondialistes ou du développement soutenable, estiment que plusieurs pays développés actuels sont en état de surconsommation, ce qui entraînerait via les effets du libre-échange sur l'environnement des effets socio-économiques et écologiques négatifs à échelle planétaire.
La notion de surconsommation comme celle d'empreinte écologique (ou d'empreinte énergétique pour le domaine de l'énergie) commence à intéresser les économistes, surtout depuis le Rapport Stern et le sommet mondial de la Terre de Rio (Rio, juin 1992). Mais dans un contexte de mondialisation et de libéralisation des échanges, elle n'est pas ou faiblement aujourd'hui intégrée au paradigme dominant[2] en sciences économiques car peu de recherches scientifiquement satisfaisantes ont été menées à ce propos.
Concept
La surconsommation recouvre plusieurs aspects, dont les trois principaux sont :
- la consommation actuelle des pays riches et dits développés, qui mènerait, à terme, à un épuisement de nombreuses ressources naturelles mondiales (énergie, biomasse, diversité génétique, matières premières, mais également eau potable et nappes phréatiques par exemple). Ce type de consommation (et de développement) ne pourrait par conséquent pas, à brève échéance, être généralisé à toute la population de la planète ; voir la notion d'empreinte écologique, au niveau d'un individu ou d'un pays.
- cette consommation des pays développés serait porteuse de très nombreux inconvénients au niveau planétaire comme : dérèglements du climat, pollutions de toutes sortes (de l'eau, par une consommation excessive d'engrais et de pesticides, de l'air par des transports trop massivement routiers par exemple), surconsommation de médicaments créatrice de problèmes particulièrement graves de santé publique (résistance croissante des bactéries aux antibiotiques par exemple), etc. Avec, parmi les conséquences, l'obligation d'une consommation supplémentaire de soins : un cercle vicieux s'installe. L'augmentation de la consommation ne serait par conséquent pas obligatoirement positive, et pourrait se révéler fortement contre-productive. Les milieux naturels et l'espace bioproductif (forêt, prairie, sols arables.. ) disponible est lui-même en régression du fait de la déforestation et de l'importance de la périurbanisation et du développement des déserts et sols dégradés. Le braconnage, la chasse excessive et la surpêche affectent des ressources locales mais avec des effets différés dans l'espace et le temps via les espèces migratrices.
- les "maladies d'abondance" (obésité, diabète, hypertension artérielle, maladies cardio-vasculaires, cancers, etc. ) se développent, et elles seraient liées en grande partie aux nouvelles habitudes de consommation alimentaires (excès d'aliments sucrés, salés et gras, d'aliments industriels moins riches en oligo-éléments et nutriments favorables à la santé, à la place de fruits et légumes particulièrement protecteurs) dans la majorité des pays développés (dans une moindre mesure en France et au Japon).
Au cœur de cette notion de surconsommation figure par conséquent le concept de contre-productivité, développé par exemple par Ivan Illich dans les années 1970, et repris en France par André Gorz, alias Michel Bosquet.
Limites de l'analyse
La surconsommation est une notion particulièrement beaucoup politique, et son volet économique ne fait pas l'objet d'un consensus en sciences économiques. Il n'a pas été mené de recherche à ce sujet dont les résultats soient robustes, surtout du fait de la difficulté à définir des critères objectifs pour catégoriser ce qui serait, domaine par domaine, une consommation insuffisante, normale ou excessive.
Un problème - fréquemment cité comme étant au cœur de la notion de surconsommation - est celui de l'appréciation des quantités, qualités, disponibilité ou accessibilité de certaines ressources naturelles mondiales de façon fiable (pétrole et charbon par exemple). La notion de surconsommation se centre pour une large part sur l'éventuel épuisement des ressources naturelles ou leur régression qui mettrait en danger critique les services écosystémiques vitaux (production d'eau potable, d'air respirable.. ) apportés par les écodispositifs, et la rapidité avec laquelle se produirait ce dernier. Sont fréquemment mentionnés la biodiversité (par l'Évaluation des écodispositifs pour le millénaire) et le pic pétrolier, ou la déplétion et l'épuisement des réserves halieutiques. Mais comment faire pour savoir si ces ressources seront rapidement épuisées, si on ne sait pas les mesurer avec fiabilité ? C'est ce que dit actuellement la science économique standard.
Mais la notion de surconsommation ne se limitant pas à un simple épuisement des ressources naturelles, d'autres sciences peuvent peut-être prendre le relais de la science économique, pour lui apporter plus de précisions.
Notes
- ↑ Office québécois de la langue française. Le Grand dictionnaire terminologique. Office de la langue française, 1983.
- ↑ Au sens de Thomas Kuhn.
Voir aussi
Liens externes
- (en) L'empreinte écologique des nations
- Testez votre empreinte écologique
- Un autre test d'empreinte écologique
- Développement Durable et Empreinte Ecologique Livret qui fait le lien entre empreinte écologique et développement durable (fichier PDF - Licence Creative Commons)
- Sénat, Le risque épidémique est omniprésent
- Extrait du discours de Bernard Kouchner à la Conférence nationale de la Santé, 22 juin 1998, secrétaire d'État à la Santé
- "La France Médaille d'or des pilules du bonheur", Le Nouvel Observateur, 5-11 septembre 1996, Fabien Gruhier
- La iatrogénèse médicamenteuse en France
- Brücker, DG de l'InVS : "Un staphylocoque sur trois est devenu résistant aux antibiotiques"
- Manger… Bouger… Site INPES, dans le cadre du PNNS
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